Agatha Raisin

Dans le village de Carsely, il faudra repasser pour le calme, car le quotidien n’est franchement pas synonyme de sérénité. Les meurtres peuvent surgir, entre deux tasses de thé, deux pintes de bière ou verres de vin, selon les horaires et les humeurs de chacun. Alors que son intégration est presque achevée, Agatha va de nouveau se faire remarquer (outre par son total look et ses indéboulonnables stilettos) en organisant le plan de com d’une société sur le point de commercialiser l’eau d’une source du village voisin. Ce qui provoque évidemment l’ire des habitants, entre les « pro » et les « anti » — comme dans tout village qui se respecte. Pourtant, quand un corps est découvert près de ladite source, tous les regards se tournent vers Agatha pour enquêter et trouver le meurtrier. Mais cette dernière n’en a cure et plonge la tête la première dans son plan com pour les beaux yeux du sémillant et jeune directeur de la société… Or, les meurtres se succèdent, et Agatha, de plus en plus absorbée par sa love affair, ne perçoit pas le danger qui pourrait bien la guetter elle aussi.

James, qui continue de fréquenter Mary, ne voit pas d’un très bon œil la relation amoureuse d’Agatha se développer. Jaloux, James ? Pourtant, il devrait lui aussi veiller à sa propre histoire d’amour face aux événements qui vont encore agiter le village de Carsely. Car, dans les petits villages, des événements tels que des concours divers et variés sont dignes d’une pièce de Shakespeare… Amour, jalousie, trahison, convoitise, meurtres : l’espèce humaine n’est guère épargnée dès lors qu’il y a compétition. Et quand le concours en question a pour thème le jardin parfait, alors, pour tout Anglais qui se respecte, il en va de son honneur… voire de sa vie. James va en faire l’amère expérience.

Le cadre des enquêtes d’Agatha Raisin fait penser à celui d’Inspecteur Barnaby : un village propret, idyllique, un peu hors du temps, mais rattrapé par une réalité bien sordide. À l’inverse de Barnaby, inspecteur de son état toujours en activité, Agatha n’était pas destinée à devenir enquêtrice amateur. Quand elle décide de plaquer sa vie trépidante londonienne pour les calmes et verts pâturages de la campagne anglaise, elle était loin de s’attendre à une certaine violence, sous-jacente ou carrément ouverte. Car derrière ces petites maisons typiques, ces villages folkloriques symboles d’un temps presque révolu, ces paroissiens à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, se cachent le ressentiment, la jalousie, la rancœur. Des sentiments bien bas qui provoquent des drames. Une façon de dire que, dans la plus belle des campagnes ou dans les grandes villes, la violence est présente quel que soit le cadre.

Mais, contrairement à d’autres séries policières anglaises, avec le même cadre bucolique, comme Barnaby, Morse ou Lewis, Agatha Raisin opte plutôt pour l’humour avec des dialogues et des situations comiques, sarcastiques et ironiques. Meurtres et comédie : deux éléments paradoxaux, mais qui donnent envie de suivre cette série...

Mona Guerre