Les documentaires sur France 3

Cette semaine, on ouvre grand la fenêtre sur le monde et l’histoire avec trois documentaires inédits, dont deux en prime time : Macron, un an après (lundi 7 mai à 20.55) ; 39-45 : la guerre des enfants (mercredi 9 mai à 20.55) et, en deuxième partie de soirée (jeudi 10 mai, Bobby Kennedy, le rêve brisé de l’Amérique et plusieurs rediffusions.

Dans ce large panel, le film de Julien Johan et Michèle Durren sur la Seconde Guerre mondiale vécue au travers des regards d’enfants devrait être vu par tous les hommes et femmes politiques, militaires et surtout chefs d’État actuels.

Enfants de prisonniers de guerre, orphelins, vagabonds, déportés, Alsaciens, ils avaient une dizaine d’années en 1940 et ont pâti plus fort que tous de la brutalité du conflit. Après une rentrée scolaire presque normale en 1939, la Blitzkrieg jette les familles sur les routes, et des enfants se perdent ; à Paris, les femmes qui restent « oublient » parfois leur progéniture entre des bras étrangers, les pères ne reviennent pas du front et les mères sont emmenées dans des camps. Les témoins ont aujourd’hui plus de 80 ans, leurs souvenirs indélébiles remontent à la surface, les blessant à nouveau : « On ne se débarrasse pas d’un lessivage de cerveau », explique Tomi Ungerer. L’enfant alsacien, que les nazis de la Hitlerjugend avaient renommé Hans, n’avait plus le droit de parler français – l’Alsace a été déclarée allemande le 18 octobre 1940 par décret du Führer.

Robert Franck, de Royan, Jean Touyarot, de Pau, Raymonde Nowodorski, Loïc Bouvard, de Ploërmel, ou encore Francine Christophe, la Parisienne, qui tenait un journal..., leurs récits prennent vie grâce à une voix d’enfant, à des reconstitutions discrètes, au commentaire dit par Céline Salette, aux films d’époque tournés dans les écoles, aux dessins animés produits par le collectif « Souviens Ten-Zan », sous les traits desquels l’enfance volée de ces personnes âgées s’exprime comme un cri : celui de la faim, de la douleur, du manque, de l’abandon, de l’insécurité... qu’on ne voudrait plus jamais avoir à entendre.

^{© JFK Library}
 

Autre temps, autre continent : Patrick Jeudy revisite les États-Unis des années Kennedy grâce à son film Bobby Kennedy : Le rêve brisé de l’Amérique. Entre les assassinats des deux frères, il se passe cinq ans durant lesquelles l’Amérique vivra comme dans un rêve : celle de l’Amérique des années soixante, de ses espoirs mais aussi de ses désillusions. Au travers d’archives uniques, le portrait de ce Kennedy que les Américains appelaient "Bobby" et dont le destin, aussi exceptionnel que tragique, ne cesse d’interroger...

Diane Ermel