SECRETS D'HISTOIRE

Secrets d'histoire - Agatha Christie : l'étrange reine du crime

Magazine - Inédit - Mardi 10 octobre 2017 à 20.55

Elle voulait embrasser une carrière lyrique mais sa timidité et ses capacités vocales l’ont conduite à un tout autre univers… Pour ce nouvel inédit de Secrets d’Histoire, Stéphane Bern s’est intéressé à la reine du crime, Agatha Christie. Une femme moderne dont l’histoire est aussi romanesque que ses écrits.

La vie d’Agatha Christie est un roman qui débute le 15 septembre 1890 à Torquay, dans le Devon. Troisième enfant d’un père américain vivant principalement de ses rentes et d’une mère anglaise, la jeune Miller bénéficie d’une scolarité à domicile – à l’inverse de ses aînés placés en internat. Ses parents l’incitent même à suivre ses instincts et à se fier à ses envies. Elle est aventureuse, effrontée, réservée et gourmande. À ses bonnes manières héritées de l’ère victorienne s’ajoute un langage parfois plus fleuri. On rapporte que, le jour, elle s’invente un monde imaginaire, se raconte des histoires, se passionne pour la lecture ou le monde qui l’entoure et que, la nuit, un gun man revient dans ses cauchemars pour tuer une nouvelle victime. Son avidité culturelle, elle l’a préservée tout au long de sa vie personnelle et professionnelle. Une soif de connaissances qui a bien évidemment nourri ses différents récits.

Son quotidien et son aisance financière basculent avec le décès de son père en 1901. C’est alors que, sous l’impulsion de sa mère, elle prend la plume. Mais, à l’exception d’un quatrain publié dans le journal local en 1901, ses écrits ne trouvent pas preneurs. D’ailleurs, Agatha Miller ne se rêve pas écrivain mais cantatrice. Bien que soutenue par sa mère qui l’envoie prendre des cours de chant et de piano à Paris, son trac et son niveau vocal ont raison de ses aspirations. Sans cela, on le devine aisément, Hercule Poirot et Miss Marple n’auraient jamais vu le jour.

Au fil de ce Secrets d’Histoire se dessinent les raisons qui ont dû conduire Agatha Christie sur les chemins du roman policier. Elle grandit avec les aventures d’Arsène Lupin et de Sherlock Holmes, se régale des intrigues les plus complexes. Sa sœur lui a même fait lire Le Mystère de la chambre jaune. Devenue infirmière pendant la Première Guerre mondiale, elle s’occupe de blessés et de réfugiés belges, use de potions et de plantes au dosage extrêmement précis. Un terreau dans lequel elle puise ce qui lui manquait pour rédiger La Mystérieuse affaire de Styles. Une histoire où apparaissent pour la première fois le Capitaine Hastings et Hercule Poirot. Son contrat mal négocié lui vaut d’avoir à livrer cinq romans... On découvre que, toute sa vie, Agatha Christie aura à répondre à des commandes, qu’elle finira par se comparer à une machine à fabriquer des saucisses et que, pour se libérer du poids de son nom, elle réussira à publier plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott avant d’être démasquée.

Christie est le nom de son premier mari, qu’elle conservera après son divorce en 1928. Le 3 décembre 1926, elle n’hésite pas à fuir le domicile conjugal après que ce dernier lui a annoncé avoir une maîtresse. La presse est en émoi. Une auteure de romans policiers qui disparaît sans laisser de traces, à l’exception d’une voiture retrouvée vide au bord d’un étang, voilà qui offre de multiples possibilités plus macabres les unes que les autres… Des battues sont organisées, auxquelles participe Sir Arthur Conan Doyle. La vie de la si discrète Agatha Christie, de son mari et de leur fille, occupe la Une des journaux des jours durant, pour le plus grand désespoir de l’intéressée. Jamais elle ne s’expliquera sur cette disparition et les éléments qu’elle semble avoir laissé volontairement derrière elle.
C’est lors d’un deuxième voyage au Moyen-Orient qu’elle rencontre l’archéologue Max Mallowan, de quatorze ans son cadet. Si leur mariage se fait en toute discrétion, c’est main dans la main qu’ils arpentent les zones désertiques et se plaisent à fouiller les sites archéologiques. De ses voyages autour du monde, au Caire, à Istanbul, Bagdad ou dans le mythique Orient-Express, Agatha Christie a rapporté non seulement des objets mais aussi des histoires traduites en plusieurs langues. Des récits dont les lecteurs, les téléspectateurs ou les spectateurs se sont toujours délectés. Pour preuve, la pièce The Mousetrap (La Souricière) n'a jamais quitté l'affiche du théâtre St Martin's à Londres depuis sa première représentation en 1952. À l'origine intitulée Three Blind Mice (Trois souris qui n'y voient mie), elle avait été écrite pour être diffusée uniquement à la radio à l'occasion des 80 ans de la reine Marie, veuve du roi George V, qui en avait fait la demande expresse...


C.R.

Présenté par Stéphane Bern
Proposé par Jean-Louis Remilleux
Producteurs délégués : Laurent Menec et Julien Poinot
Réalisé par Bruno Deltombe
Produit par Société Européenne de Production 
Avec la participation de France Télévisions

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