Comédiens d'Un village français © Vincent Capman/ParisMatch/Scoop

Mémoires de villeneuve

Dans les coulisses d'un village français
Fiction - Inédit - Jeudi 30 novembre 2017 à 22.40

En parcourant les coulisses de la septième et dernière saison d’Un village français, et en s’appuyant sur les témoignages des créateurs et des principaux comédiens de la série, Mémoires de Villeneuve revient sur l’exceptionnelle aventure au long cours qu’a été le tournage de la saga historique de France 3, de 2009 à 2017.

Une série qui parle de l'inconscient de la France 

« L’idée était de faire une série française qui s’inspirerait des techniques de fabrication américaines mais qui ne serait en aucun cas une copie. Or, en France, on a quelque chose qui est singulier, c’est notre histoire. Raconter l’occupation au jour le jour, seule une série pouvait le faire. Un village français est une série qui parle de l’inconscient de la France, et aussi, par ricochet, de la France d’aujourd’hui », explique Emmanuel Daucé, producteur et cocréateur d’Un village français.

Pour créer Un village français, le scénariste Frédéric Krivine s’est entouré d’une quinzaine d’auteurs et a multiplié les ateliers d’écriture pour donner vie et matière à son scénario, l’alimenter en ressorts dramatiques, sous l’œil vigilant de Jean-Pierre Azéma, l’un des plus grands spécialistes de cette période et conseiller historique de la série. « Je n’avais qu’une seule règle, celle de la vraisemblance. Si c’était invraisemblable, je disais non. Et s’il y avait le moindre doute, je vérifiais », explique Azéma qui tenait compte des données historiques événement après événement, scène après scène.

Dessiner les contours des personnages
dans les zones grises de l’âme humaine 

Mémoires de Villeneuve revient sur la genèse de la série, sur l’ambition de ses créateurs de restituer quelque chose de la complexité de cette période de l’histoire — l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Une complexité tissée à hauteur d’hommes, au travers d’une quinzaine de personnages principaux jamais manichéens ni stéréotypés, à l’image de Daniel Larcher, le personnage incarné par Robin Renucci, à la fois collaborateur et humaniste. Ni héros véritables, ni salauds ou traîtres caricaturaux, les personnages de la série se caractérisent par leur profil psychologique ambivalent, d’une réelle épaisseur et profondeur de champ. « On n’est jamais ni complètement bons, ni complètement mauvais. Frédéric Krivine et Jean-Pierre Azéma ont dessiné les contours de leurs personnages dans les zones grises de l’âme humaine », analyse Paule Zajdermann, conseillère de programme de France 3.

Mémoires de Villeneuve est une véritable visite guidée au cœur de la création d’Un village français, à la rencontre de ceux qui ont pensé la série, l’ont jouée, réalisée, construite, depuis son origine jusqu’au clap de fin, sept saisons et 72 épisodes plus tard. Un film documenté et curieux, qui montre comment une série de cette ampleur, par le biais de son geste créatif ou de sa dramaturgie, se fabrique jusqu’à devenir un objet culturel singulier et populaire et, désormais, une pièce à part entière du patrimoine audiovisuel français.

Jean-François Ducrocq

Écrit par Emmanuel Breton et Constance Dollé
Réalisé par Emmanuel Breton
Produit par Tetra Media fiction et Terego, avec la participation de France 3 et TV5Monde.

Emmanuel Daucé
Emmanuel Daucé, producteur
 © Laurent DENIS 

Frédéric Krivine
Frédéric Krivine, coauteur et scénariste, et son atelier d'écriture
© Emmanuel Breton

Jean-Pierre Azema

Jean-Pierre Azema, historien
© Didier Triquet 

Fabrizio Rongione (Marcel Larcher)

« Qu’est-ce que je retiendrais de ces cinq ans de travail ?... La tendresse. »

François Loriquet (Louis Bériot)

« Quand j’ai fait le casting, les rôles n’étaient pas encore tous écrits, mais je sais qu’il y avait surtout le rôle du maire qu’ils nous faisaient passer. Donc, j’ai passé le rôle du maire, sans penser évidemment que ce serait pour ce rôle-là. Il m’a dit : “ Sois plus viril ! ”, alors je me suis dit “ Merde ! Comment est-ce que je pourrais être plus viril.” Je me suis dit “ Bon, ce ne sera pas pour moi ! ” »

Emmanuelle Bach (Jeannine Schwartz)

« Je me souviens d’une des premières scènes où j’ai vraiment pris mon pied. C’est avec Raymond dans la maison des Schwartz, je suis ivre morte. On s’écharpe la tête et je balance le cochon par la fenêtre ! Et tout d’un coup j’ai pris conscience de la série, des enjeux. J’ai vu le rapport qu’on pouvait développer avec Thierry, et je me souviens avoir vraiment pris du plaisir en jouant cette scène avec Thierry et je me suis dit “ Humm ! Ça va être bien ! ” ».

Richard Sammel (Heinrich Müller)

« À partir de la troisième saison, le succès s’est vraiment durablement installé. Une génération, voire deux ou trois générations d’une même famille, se sont pointés pour la projection et ont ensuite discuté d’arrache-pied. C’est quand même extraordinaire ! Tu crées un produit qui est une référence pédagogique dans les écoles, une référence universitaire, une analyse de scripts, une référence historique, un sujet de discussion à tous les niveaux et qui est en plus un très grand divertissement de qualité à la télé. C’est quand même une chose dont tu peux être fier, au-delà de tout ce que tu pouvais espérer. »

Robin Renucci (Daniel Larcher) 

«  Ça m’a renforcé. Neuf ans de travail avec des humains attentifs, généreux, à tout moment ! »

Audrey Fleurot (Hortense Larcher)

« Moi, j’ai plutôt envie de dire : Qu’est-ce qu’on fait après quoi ? Qu’est qu’on fait après qui soit à la hauteur de cette aventure ? »

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