Santé, nourriture, habitat : les promesses de l'océan !

Elle représente les deux tiers de la surface de la planète. Avec le réchauffement climatique, la mer devrait même gagner du terrain sur les littoraux. Face à ce risque, mais également à l’augmentation de la population mondiale, des chercheurs, architectes, urbanistes ou encore des particuliers se mettent à envisager les océans non comme une menace mais comme une issue aux problèmes climatiques et démographiques auxquels nous allons devoir nous confronter. Du Mexique à Dubaï, en passant par Amsterdam et le nord de l’Italie, de nombreux projets d’habitation commencent à voir le jour, des plus fonctionnels et astucieux aux plus fous.

Maisons flottantes

Aux Pays-Bas, des quartiers d’un genre nouveau sont apparus ces dernières années : les constructions flottantes. Dans ce pays où l’eau est omniprésente, les Néerlandais se sont naturellement tournés vers la mer pour étendre les zones habitables, et ont développé des maisons en béton flottantes sur mesure. Un marché de plus en plus florissant et qui fait des émules, notamment en France.

Au Mexique, près de Cancún, un particulier, Richard Sowa, a lui aussi créé sa propre maison flottante, une petite île artificielle à partir de bouteilles en plastique, 160 000 très exactement ! De cette source majeure de pollution marine, il a fait sa matière première. Une initiative personnelle originale et écologique : le choix du recyclage de déchets plastiques est aussi à l’étude dans des projets urbains de plus grande envergure.

L'île artificielle de Richard Sowa, au Mexique (c) Véronique Veber

Jardins sous-marins

Dans un monde où la terre pourrait venir à manquer, il faut envisager des solutions pour se loger, mais également pour se nourrir… À Noli, en Italie, près de Gênes, un jardin extraordinaire a vu le jour… sous la mer ! Légumes, plantes comestibles (thym, menthe, basilic), médicinales (citronnelle, calendula, mélisse) ou tropicales (orchidées), tout pousse dans le « jardin de Némo », imaginé par Luca Gamberini. À l’intérieur de ses mini-serres installées à 7 mètres sous l’eau, les plantes créent leur propre oxygène et grandissent plus vite que sur terre grâce à des conditions de culture propices. Ici, ni mouches ni parasites, donc aucun besoin d’avoir recours à des produits chimiques. La mer permet également de conserver une température stable.

Et les propriétés naturelles de « la grande bleue » n’encouragent pas que l’horticulture sous-marine. Certaines des espèces qu’elle abrite sont particulièrement recherchées pour leurs bienfaits sur notre santé.

Une crevette riche en oméga-3

Le krill, une crevette qui vaut de l'or (c) Thalassa

Au pôle Sud, dans les eaux inhospitalières de l’Antarctique, une minuscule crevette attise toutes les convoitises : le krill ! Riche en protéines, ce petit crustacé est transformé en farine pour l’aquaculture, de plus en plus utilisé comme base d’alimentation des poissons d’élevage. Mais son intérêt ne s’arrête pas là ! Derrière la carapace du krill se cache une huile aux précieuses propriétés : les oméga-3 et les antioxydants qu’elle contient seraient le remède miracle contre la pression artérielle, le cholestérol ou encore l’arthrose.

Une aubaine de plus qui fait de cette crevette une ressource essentielle à la survie la planète, mais qui la rend aussi vulnérable aux risques de la surpêche…

À bord d'un navire-usine norvégien qui pêche le krill en Antarctique (c) Stéphan Poulle

Sylvie Tournier