PASSEPORT POUR UNE NOUVELLE VIE

Passeport pour une nouvelle vie

Documentaire - Inédit - Lundi 29 janvier 2018 à 20.55

Seriez-vous prêt à tout quitter pour changer de vie ? 80 % de Français y pensent. Mais combien ont l’audace de réaliser leurs rêves ? Cinq familles ont pris le risque de tout quitter pour réaliser leurs rêves et vivre en plus grande adéquation avec leurs convictions. Ce documentaire raconte ces « révolutions individuelles » au long cours, depuis la prise de décision jusqu’à la mise en place de la nouvelle vie, avec ses coups durs, ses doutes et ses victoires.

Virginie, 39 ans et Frédéric, 42 ans : un deuil difficile et un burn-out douloureux poussent ces parents de deux enfants à démissionner, quitter leur région, vendre leur maison et ouvrir un gîte de montagne en plein cœur de la Lozère.

« On impose un peu nos choix à nos enfants, ils ont toujours vécu ici, c’est ce qui est un peu dur pour l’instant… »


Nissaf et Wallid, 42 ans : pour être en cohérence avec ses convictions, cette famille quitte la banlieue parisienne pour construire son éco-habitat et vivre en communauté dans un petit village près de Bordeaux. Mais les enfants habitués à la vie citadine vont-ils se faire à ce nouvel environnement ?
« J’ai conscience que c’est mon rêve à la base et que ça implique toute la famille. »

Julien et Cathy, 40 ans, sont partis faire un tour du monde d’un an avec leur enfant. Sur leur parcours, ils ont un coup de foudre pour la Polynésie et décident de ne plus revenir en France. Ils s’installent à Tahiti et reprennent un restaurant mythique de cette région. Depuis, ils ont eu un autre enfant et semblent nager dans le bonheur. Mais le travail qui leur prend tout leur temps ne va-t-il pas nuire à leur équilibre familial ?
« Il nous aura fallu être complètement fous pour nous rendre compte qu’on était courageux. »

Delphine et David, 44 ans : ces restaurateurs bien installés en Bourgogne, près de Mâcon, quittent famille et amis, vendent leur affaire pour s'offrir leur rêve américain et sortir de la routine. Ils partent en Floride pour ouvrir un restaurant. Mais la désillusion est rapidement au rendez-vous…

« On va essayer d’aller bosser comme des tarés ailleurs, pour voir si on gagne plus. »

 

Caroline, 32 ans et Matthieu, 31 ans : par amour de ses goûters d'enfant, Matthieu rachète la biscuiterie de sa ville natale et déménage sa famille parisienne en Bretagne, à Dinard. Ce couple de cadres supérieurs n’a qu’un rêve : celui d’entreprendre et d’être heureux au bord de la mer. La saison bat son plein et les deux trentenaires sont présents sur tous les marchés de la région tout en continuant à gérer la boulangerie-pâtisserie. Cet engagement ne nuit-il pas à leur équilibre de vie ?

Durée : 120 min

Réalisation : Juliette Brasseur et Emmanuelle Guadagnin

Production : Ah ! Production,
avec la participation de France 3

Les Biscuits Joyeux sont une institution sur la côte d’Émeraude, depuis les années 1950. En 2016, un jeune couple de cadres parisiens décide de reprendre l'entreprise et de venir s'installer à Dinard avec leurs deux enfants. Logés chez les parents de Matthieu pendant la rénovation de leur nouvelle maison, les entrepreneurs attaquent la haute saison estivale en investissant les marchés de la région et en travaillant sept jours sur sept depuis l'aube jusqu'au soir. Un pari physique et financier.

Entretien avec Caroline et Matthieu.

Pourquoi avoir accepté de témoigner dans ce programme ?
Caroline :
 Lorsque nous avons repris les Biscuits Joyeux, plusieurs articles sont parus sur nous dans la presse régionale, et France 3 nous a consacré un sujet local. Lorsque nous avons été contactés pour le documentaire, on était pleinement investis dans ce double changement professionnel et personnel. On croyait en ce qu’on faisait et on s’est dit que c’était une bonne façon d’en parler.

Matthieu : On croit beaucoup dans nos produits artisanaux. On a choisi d’abandonner nos fonctions plus intellectuelles pour fabriquer de bons produits, et s’installer en province dans une belle région, comme la côte d’Émeraude qui nous plaît beaucoup. On a envie que d’autres puissent suivre ce chemin-là. Sans compter que c’est aussi une façon d’apporter une nouvelle notoriété à nos biscuits Joyeux !

Qu’est-ce qui vous faisait le plus peur au départ ?
Caroline :
Ce qu’on appréhendait le plus, c’est le saut dans l’inconnu : deux changements radicaux – professionnel et personnel – à mener de front, d’autant plus que nous avons deux jeunes enfants. Cela impliquait un changement de maison, de région, d’école en cours d’année, à un âge où les enfants recherchent la routine.

Avez-vous douté à certains moments ?
Matthieu :
 Il y a eu des moments plus difficiles que d’autres où on a dû travailler beaucoup. Dans le feu de l’action, épuisés tous les deux, on a pu se poser la question de savoir si on avait bien fait de changer complètement. Mais comme on a la chance que l’entreprise soit remise sur de bons rails, et qu’il y a une bonne dynamique dans notre équipe, ça nous aide à garder le cap et à avoir toujours envie de nous développer.

Quels ont été les moments les plus difficiles ?
Caroline :
 Ce qui nous a préoccupés, ce sont les travaux de la maison. On a eu presque neuf mois de travaux au lieu de trois. En terme d’organisation, ce retard a compliqué les choses. Avec une famille, les enfants qui grandissent, les saisons qui changent, cela nous a demandé beaucoup de capacité d’adaptation.

 

« Dans vingt ans, vous serez plus déçus par les choses que vous n'avez pas faites

que par celles que vous avez faites. » Mark Twain

 

Se lancer dans l’aventure, c’est donc se découvrir soi-même…
Caroline :
 Oui, c’est voir ce dont on est capable réellement. Mais il ne faut pas aller toucher ses limites car cela peut être néfaste pour le projet. On a donc toujours veillé à prendre le temps nécessaire pour se reposer.

Matthieu : Notre métier est très physique : on se lève tôt pour aller sur les marchés, on gère les équipes, et on porte beaucoup de choses, ça nous change d’un travail de cadre dans un bureau !

Caroline : Au début, on démarre, on est toujours prudent, et on se dit qu’on pourra compenser le travail d’une personne et demie. Aujourd’hui, avec un an de recul, on connaît mieux la rentabilité de l’entreprise et on sait combien de personnes on pourra embaucher l’année prochaine.

Comment s’est traduit ce changement pour vos enfants ?
Matthieu :
 Ce qui leur a manqué, les premiers mois, c’est la routine. Mais on les voit beaucoup plus qu’avant. On les prend à déjeuner le midi et on va les chercher à l’école. Seulement, on ne les voit plus le week-end. C’est un autre équilibre. Ils se sont très vite faits au changement d’environnement. La vie est plus facile pour eux et ils vont à la plage six mois par an !

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient marcher dans vos pas ?
Matthieu :
 Le premier est de bien anticiper. Nous, on s’y est pris plus d’un an et demi à l’avance, entre notre premier contact et notre installation. Ce délai nous a permis de nous poser toutes les questions — professionnelles et pour le couple —, se demander ce à quoi on aspirait vraiment et de préparer tous les détails logistiques. Évidemment, ça ne se passe jamais comme prévu, mais le fait de tout planifier nous a bien aidés.

Caroline : Il arrive souvent qu’on soit sous l’eau, et on est alors tentés de parer au plus urgent. Mais notre rôle de patrons, justement, est toujours de prévoir et d’anticiper la suite.

Qu’est-ce qui vous manque le plus de votre ancienne vie ?
Caroline : Les RTT !

Matthieu : On se sent un peu plus seuls lorsqu'on est à la tête d'une entreprise mais on a la chance d’être à deux.

Caroline : Travailler en couple, c’est aussi tout nouveau pour nous : c’est le personnel qui rejoint le professionnel. Toutefois, il y a moins de surprise : on se connaît, on a tous les deux nos caractères et on arrive à se respecter et à reconnaître les compétences de l’autre.

Matthieu : L’expérience est positive et on se voit là pour longtemps !

 

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier

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Solène Evrard
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