AUTRE DUMAS (L')
CINÉMA

L'AUTRE DUMAS

L'Autre Dumas est une adaptation de la pièce de théâtre "Signé Dumas", écrite par Cyril Gely et Eric Rouquette et jouée en 2003. On y retrouve un casting de choix avec Gérard Depardieu (Alexandre Dumas), Benoît Poelvoorde (Auguste Maquet), Mélanie Thierry (Charlotte Desrives) et Dominique Blanc (Céleste Scriwaneck).

A la veille de la révolution de 1848, Alexandre Dumas s'est retiré dans le château de Monte-Cristo, qu'il fait construire. Il y travaille avec son «nègre littéraire», Auguste Maquet, avec lequel il collabore depuis quatre ans, et qui n'a jusqu'à présent jamais remis en cause la suprématie de l'écrivain. Pour retrouver l'inspiration qui le fuit, Dumas s'installe dans une auberge de Trouville. Maquet le suit. Tandis que Dumas trompe allègrement sa compagne et secrétaire Céleste Scriwaneck avec les vachères et servantes du cru, Maquet travaille. A la suite d’un malentendu, une jeune exaltée républicaine, Charlotte Desrives, le prend pour son illustre mentor. Maquet ne dément pas...

Entre les deux hommes, l'affrontement est inévitable…

 

Benoît Poelvoorde sera à l'affiche du film de Quentin Dupieux, Au Poste ! aux côtés de Grégoire Ludig, le 4 juillet prochain.

 

Film français de Safy Nebbou (1h45)

Avec  Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Mélanie Thierry, Dominique Blanc...

Genre Drame historique

2010

Comment ce projet est-il venu à vous ?

Je lis Alexandre Dumas, dont j’aime la force de l’écriture, depuis l’adolescence. Et je connaissais l’existence de son nègre, Auguste Maquet. Bien qu’un peu « réticent » à l’idée de faire un film en costumes, j’ai été tout de suite séduit par le scénario et son point de vue : celui de l’homme de l’ombre. La substitution d’identité, le nègre qui se prend pour l’écrivain, me semblait une très belle idée, avec un vrai potentiel de comédie, mais aussi de tragédie. J’avais comme tout metteur en scène, je crois, le désir d’y mettre ma patte. Mon envie de collaborer avec Gilles Taurand depuis très longtemps a fait le reste. Je n’ai d’ailleurs pas voulu lire la pièce de théâtre et nous avons avancé à partir de son adaptation. Il y a eu entre nous comme une évidence. Nous avons travaillé avec beaucoup de plaisir et de liberté sur la structure du film. Les dialogues de Gilles ont apporté une modernité, une justesse et un souffle qui m’ont emballé.

Vous avez tourné en décors naturels ?

Oui, j’ai d’ailleurs ressenti comme une bénédiction le fait de ne pas pouvoir travailler en studio, faute de moyens. Les studios autorisent à filmer dans tous les axes et me donnent la trouille. Nous avons finalement trouvé une liberté à travers les contraintes qu’au fond, j’adore. Et puis, avec Cyril Gomez-Mathieu, le décorateur et conseiller artistique, nous avons surtout cherché la bonne distance du décor, celle qui doit nous communiquer une sensation, une humeur et qui privilégie les circulations et les profondeurs de champ. La présence des animaux exotiques tente de donner une dimension féerique et décalée à l’univers de Dumas en apportant une fantaisie, qui tranche avec le milieu un peu austère de Maquet.

Choisir Gérard Depardieu pour incarner un Dumas entièrement mû par ses appétits, ne comportait-il pas un risque de redondance ?

Je dois dire que Gérard Depardieu en Dumas s’est très vite imposé à tous, mais je me demandais s’il éprouvait encore l’envie de s’attaquer à un personnage comme celui-ci. Et où il en était avec son propre désir de cinéma ? A la réception du scénario,il a accepté tout de suite et m’a parlé du plaisir qu’il avait eu à le lire, de ce qu’il avait à se mettre sous la dent comme acteur, de la force des dialogues et des situations, de l’envie de jouer avec Benoît et avec Dominique. Je crois que j’étais heureux sans prendre vraiment conscience que j’allais tourner avec une légende du cinéma français. Je l’ai prévenu que je me tiendrais tout près des acteurs, dans leur souffle et dans leur cou, et que je bougerais avec eux. Le texte ne devait pas les entraver. Mais Gérard l’a appris chaque jour.

Et Benoît Poelvoorde ?

Je voulais travailler avec Benoît depuis longtemps et particulièrement, sur un rôle tragique. J’aime les clowns et encore plus les clowns tristes. C’est un acteur remarquable qui a de moins en moins peur de montrer sa fragilité. Nous avons cherché la ligne claire, une sorte de calme et d’épure. Parfois il n’en pouvait plus du minimalisme dans lequel je le contenais. Il ressemblait à un cachet d’aspirine que l’on aurait jeté dans l’eau. Il retenait et en même temps, il bouillonnait à l’intérieur. La rencontre entre les deux a beaucoup apporté au film. Ils ont eu un coup de foudre l’un pour l’autre, très fort, très tendre et ne m’ont pourtant jamais exclu. Au contraire je me suis senti porté par leur confiance et leur bienveillance.

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