LA MORT DANS L'ÂME

La Mort dans l'âme

Fiction - Inédit - Mercredi 17 octobre 2018 à 21.45 - Sur Réunion la 1ère

Dans La Mort dans l’âme, Hugo Becker est Tristan Delmas, un avocat ambitieux, qui se bat pour obtenir ce qu’il pense être l’affaire de sa vie. Mais face à son client, Marc Lagnier (Didier Bourdon), Delmas est loin de se douter que c’est sa propre vie qui sera bouleversée. Interview de Hugo Becker.

Marc Lagnier s’accuse du meurtre de son fils qu’il adorait, mais refuse d’expliquer les raisons de son acte ; il est coupable et veut être condamné par la justice, pas la peine de chercher plus loin. Tristan Delmas, un jeune avocat dévoré d’ambition, est commis d’office pour défendre Marc malgré lui. A la recherche de la vérité, Tristan fouille les zones d’ombres d’une famille Lagnier étouffant sous les non-dits. Dépositaire d’un secret indicible, Tristan ne sortira pas indemne du procès Lagnier.

 

 

 

 

 

 

Réalisé par: Xavier Durringer

Avec : Didier Bourdon (Marc Lagnier), Hugo Becker  (Tristan Delmas) Flore Bonaventura (Pauline Lagnier)  et Isabelle Renauld (Valérie Lagnier).

Ecrit par: Marie-Anne Le Pezennec avec la collaboration de Guy Patrick Sainderichin

Produit par: Caroline Solanillas et Laurent Ceccaldi

Production: EVS Productions

Conseillère de programmes fiction France 2  Sophie Exbrayat

Directrice de l’unité fiction France 2 Fanny Rondeau

Avec la participation de
France Télévisions

Ce rôle est une drôle de coïncidence, non ?
Effectivement, il m’est un peu familier car j’ai été bercé par cet univers. Mon père est avocat pénaliste, il a défendu Patrick Dils entre autres. Quand Xavier Durringer m’a proposé ce rôle, je lui ai demandé de nous faire part de ses conseils pour rendre l’histoire cohérente et crédible. Le rôle de Tristan était intéressant parce que le pénaliste oscille entre le milieu criminel et le milieu de la justice, ce qui en fait un métier passionnant. En composant mon personnage à la fois dans sa façon de se comporter avec son client, Marc Lagnier, ou lors de ses plaidoiries, je me suis inspiré de ce que me disait mon père. Je trouvais que cela ajoutait un supplément d’âme au projet.

La Mort dans l'âme, à quelques exceptions près, est très intemporel. Était-ce voulu ?
Le dilemme que ressent Tristan Delmas face à son client est intemporel. Un avocat est censé donner la meilleure défense pour son client. Tristan connaît une situation inédite qui le déstabilise. Quelle que soit la décision du client, un avocat se doit de la respecter, même si c’est lourd à porter. Xavier a également insisté sur le côté intemporel par une sobriété dans la mise en scène et l’esthétique de l’image.

Delmas n’est-il pas pris à son propre piège finalement ?
Il est au courant d’une certaine vérité mais il ne peut pas la révéler, il a prêté serment pour cela. Il est de fait le seul à détenir le secret, ce qui le rend prisonnier. Mais cette affaire  – qu’il a voulue et obtenue – est symptomatique de ce qu’il est. Au début, il est persuadé d’être dans la maîtrise – comme les personnes qui sont d’une ambition dévorante – et, peu à peu, il perd pied. J’adore ce genre de personnage parce qu’ils sont passionnants à jouer : au début son self-control provoque l’antipathie, puis un grain de sable fait dérailler la machine. Alors qu’on a l’impression que rien ne peut lui arriver ou même l’atteindre, le personnage évolue ; et la perception qu'on a de lui en sort modifiée.

La relation Delmas-Lagnier, pour ne pas dire la confrontation, est édifiante…
Delmas est aussi volubile que Lagnier est taiseux. Il est souvent debout alors que Lagnier est toujours assis. Ces rencontres sont aussi fortes que déroutantes. Mais si ces rencontres dégagent une telle intensité, c’est grâce à la présence quasi magnétique de Didier Bourdon. Il est extraordinaire dans ce rôle à contre-emploi. Xavier et Didier ont beaucoup travaillé à épurer le personnage de Lagnier, à éviter les tics de jeu et donner dans la simplicité. Cela peut sembler évident mais non : ces rôles sont difficiles parce qu’ils sont plus vrais que nature et que l’on a tendance à vouloir marquer le jeu. En revoyant le téléfilm, j’ai été bluffé.


Propos recueillis par Mona Guerre