RUGBY TOURNOI DES 6 NATIONS 2017

Tournoi des 6 Nations – Angleterre / France

Événement sportif - Samedi 4 février 2017 à 17.40

1967, 1977, 1987, 1997, 2007… Depuis cinquante ans, les années en 7 sont synonymes de victoire (voire de grand chelem) pour le XV de France dans le tournoi des 6 Nations. Qu’en sera-t-il de 2017 ? Même si les pronostics ne sont pas en faveur des Bleus, nos experts et anciens internationaux, Fabien Galthié et Raphaël Ibañez, se prennent à rêver. Entretien croisé à la veille d’un périlleux match d’ouverture face à l’ogre anglais…

L’Angleterre, invaincue depuis 14 matches, premier adversaire des Bleus... Comment sentez-vous ce « crunch » ?
Raphaël Ibañez 
: Laissons aux Anglais la faveur des pronostics. Même s’il faut reconnaître leur talent et leur constance au plus haut niveau, puisqu’ils sont sur une série de victoires impressionnantes. Mais malgré tout, depuis quelques semaines, les mauvaises nouvelles s’accumulent côté anglais avec la perte de certains lieutenants de l’équipe. Chris Robshaw, forfait, les deux frères Vunipola, forfaits aussi, le capitaine Dylan Hartley lui-même a été mis sous pression par le sélectionneur Eddie Jones suite à sa récente crise d’indiscipline. Donc, finalement, à y regarder de plus près, l’Angleterre ne serait pas aussi favorite qu’elle le pense. Ce qui fait la différence à ce niveau-là, ce sont les hommes qui inspirent les autres, et si ces joueurs-là font défaut, ça peut augurer une vraie surprise dès la première journée.
Fabien Galthié : On rentre de plain-pied dans la compétition. Ce qui est particulier dans le tournoi, c’est que parfois des équipes qui sont moribondes sur une année explosent l’année d’après. À l’inverse, des équipes qui remportent leurs matches s’effondrent lors des échéances suivantes. Tout est encore ouvert, très difficile de dire quelle équipe sera la plus en forme.

Années en 7, années des grands chelems français. 2017, peut-on rêver d’un sans-faute pour le XV de France ?
F.G. 
: Tout est possible… 77, 87, 97, il y a eu des grands chelems. Et la France a remporté son dernier tournoi en 2010, ça commence à faire long. Il y a toujours une chance même si elle n’est pas très importante… Mais elle est bien là ! 
R.I. : Pourquoi pas. Je pense qu’avant de parler de grand chelem, il faut voir de manière réaliste et lucide ce qu’il s’est passé ces derniers mois au niveau du rugby international. La France a perdu deux de ses trois derniers test-matches au mois de novembre. Il y a quand même l’idée d’un rugby séduisant, qui regagne les cœurs. Et le XV de France va s’appuyer sur cette cote d’amour qui est en train de grimper. Au sein de l’équipe il va y avoir cette envie de concrétiser par des victoires cette volonté de jouer un rugby plaisant. L’équipe de France est en embuscade, et ce n’est peut-être pas plus mal. 

Que pensez-vous du nouveau système de points (voir encadré) ? Cela va-t-il vraiment changer quelque chose ?
R.I. 
: Clairement. D’abord, il faut se rappeler que le tournoi des 5, puis des 6 Nations est tellement inscrit dans l’histoire du rugby mondial qu’il est difficile de changer les choses. Mais il faut vivre avec son temps. Je pense que ce nouveau dispositif va être très bénéfique. D’autres compétitions de rugby l’ont adopté. Il était donc temps que le tournoi des 6 Nations soit dépoussiéré et surtout qu’on puisse amener dans tous les foyers le rugby dans sa dimension spectaculaire. C’est ce que ce système devrait accentuer. Le but est de procurer de l’émotion et aussi de permettre aux joueurs de se régaler.
F.G. : Oui, je le pense aussi. Là, on quitte la forme romantique du tournoi. Avant, on gagnait le tournoi avec les victoires, pas avec le contenu. Et maintenant, on va devoir gagner avec les deux. Ça correspond aussi à notre époque, on va jouer pour gagner le bonus offensif ou défensif. C’est une évolution, je ne trouve pas que le tournoi manquait d’intensité, mais ce nouveau système permet d’en avoir encore plus, c’est certain.

Propos recueillis par Ludovic Hoarau

Un système de points inédit

Pour la première fois dans l’histoire du tournoi des 6 Nations, un système de bonus offensif et défensif récompensera les équipes qui produiront le plus de jeu.

Bonus offensif : 4 essais marqués = +1 point

Bonus défensif (cumulable) : Défaite par moins de 7 points = +1 point

Une prime de 3 points est accordée à la nation qui aura fait le grand chelem. Une manière d’éviter que l’équipe qui aurait réalisé une série de victoires pauvres en essais ne soit devancée par une équipe qui aurait cumulé des points de bonus à chaque match, sans forcément tous les gagner.

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