Un couple d'Ara hyacinthe, photo extraite d'Un amour de zoo

Grandeurs nature : un amour de zoo

Documentaire - Inédit - Samedi 15 avril 2017 à 15.55

Après Les Super Papas de la nature, Pascal Cardeilhac s’intéresse avec Un amour de zoo à une autre forme de relation animale, celle du couple. Un attachement éternel, éphémère, voire improbable, filmé au Parc zoologique de Paris. L’occasion pour le réalisateur d’inviter les téléspectateurs à porter un autre regard sur les zoos. Explications.

Son documentaire débute à Paris, la ville romantique par excellence. On y découvre des couples croisant sans les voir des sculptures d’animaux sauvages, symboles d’une époque révolue. Il a suffi à Pascal Cardeilhac de suivre le vol d'une mouette quittant le cœur de la capitale pour retrouver d’autres couples, d’autres familles. Bien plus sauvages. Des animaux que le réalisateur et son équipe ont suivis au Parc zoologique de Paris pendant près d’un an, entre mars 2016 et janvier 2017.

Il ne s’en cache pas : rares sont les visiteurs à disposer du temps et des informations nécessaires pour découvrir la plupart des scènes auxquelles ils ont pu assister – grâce à l’aide précieuse des soigneurs qui connaissent l’histoire de chaque animal vivant au zoo. « Tous les jours se produisent des événements qu’on ne voit pas forcément. En nous rapportant des faits, des anecdotes comme celles sur ce mâle et cette femelle de paresseux qui ne se croisent jamais ou l’histoire de cette grue couronnée qui a jeté son dévolu sur une autruche, on a su quel individu suivre et à quel moment il pouvait avoir un comportement parlant pour notre documentaire. » Des scénarios qu’il a filmés, en grande partie, depuis les baies de vision. Là où chaque visiteur peut à loisir découvrir le quotidien de ces animaux, leurs relations. Et toutes ne sont pas intimes. Ainsi, le lien unissant deux rhinocéros de même sexe est purement amical.

Des babouins en train de s'épouiller, photo extraite d'Un amour de zoo

« Les relations affectives peuvent s’exprimer de différentes manières et beaucoup de comportements sont liés au mode de vie animal. C’est ce que nous avons cherché à montrer dans ce documentaire. Ainsi, les babouins vivent dans un groupe avec des relations très hiérarchisées (et matriarcales) qu'il est vital de préserver. Ce qui n’est absolument pas le cas des sakis à face blanche. Chez eux, la structure familiale se compose d'un père, d'une mère et d'un petit qui quittera sa famille une fois sevré. La famille que nous avons filmée peine à trouver un équilibre à trois. Une situation que certains couples ont dû connaître après l'arrivée de leur premier enfant. » Et de voir Paulo, puisque tel est son prénom, souffrir du manque d'attention de Kirsten, qui, tout à son rôle de mère, refuse de l'épouiller.

Les zoos ont une vocation pédagogique, celle de faire découvrir les animaux au grand public. Mais avec le braconnage, la déforestation et la suppression de leurs habitats, certaines espèces sont en voie de disparition. Aux zoos de permettre à ces animaux de se reproduire pour ne pas voir leur espèce s'éteindre définitivement. Conséquence, les naissances sont contrôlées au niveau européen, voire mondial. Et pour que cela se produise, il faut non seulement que l'alchimie se fasse entre deux individus mais aussi que l'animal se sente bien dans son environnement, qu'il puisse s'y épanouir.

Deux jaguars, Aramis et Simara, sont "enlacés", photo extraite du documentaire Un amour de zoo

C'est le cas pour le couple de jaguars. « Aramis est noir à la suite d'une transformation génétique ­– le mélanisme – ; Simara est tachetée. Tous deux sont nés en captivité dans des zoos polonais. Aramis n'avait jamais connu d'autres individus de son espèce et Simara n'avait jamais croisé de jaguar noir. » Leur première rencontre aurait pu être explosive. Il n'en fut rien. À peine les voit-on se chamailler qu'ils tombent entre les pattes l'un de l'autre. Depuis, ces animaux si solitaires, vivant 20 heures par jour dans deux enclos séparés, se retrouvent chaque jour à 14h30 pour partager quatre heures de vie commune d'une riche intensité.

Parmi les anecdotes à retenir, celles de cette famille d'oies bernaches qui a décidé de venir mettre bas dans l'enceinte du zoo et qui, après la naissance de ses six oisillons, est surprise à déambuler dans les allées. Ou encore l'anecdote de cette grue demoiselle criant sans discontinuer depuis l’hospitalisation de sa compagne. Face à sa détresse, les soigneurs ont décidé de les réunir. Et ça marche : le mâle est rassuré, apaisé.

Un couple de manchots de Humboldt, photo extraite du documentaire Un amour de zoo

Impossible, enfin, de terminer ce récit sans évoquer une histoire qui a tout de Roméo et Juliette. « Après la réouverture du Parc, deux clans de manchots de Humboldt ont été réunis. Au groupe français d'origine a été ajouté un clan suédois. Au début, chacun restait dans son coin, sans se mélanger. Pourtant, contre vents et marées, deux manchots ont franchi le pas et sont devenus le premier couple métissé. Chez les manchots, quand on se choisit, c'est pour la vie. » Grâce à eux, les clans se sont rapprochés. Quelle belle leçon d'humanité !

C.R.


À retenir : 

  • Tournage entre mars 2016 et janvier 2017 ;
  • 250 heures de rushes (repérages compris) ;
  • Un mois et demi de repérages :
  • 5 chefs-opérateurs ;
  • Utilisation de différentes caméras, dont des caméras amphibies et une caméra sur câble (pour la serre) ;
  • Réouverture du parc le 12 avril 2014 après six années de travaux pour rénovation complète ;
  • 180 espèces différentes y sont présentes, soit plus de 2 000 animaux accueillis.

Un film de Pascal Cardeilhac
Commentaires de Pascal Cardeilhac
Musique de Virgile Allien
Coproduit par GEDEON Programmes et MFP
En partenariat avec le Parc zoologique de Paris et le MNHN
Avec la participation de France Télévisions, TV5 Monde, RTS, RTBF et du Centre national du Cinéma et de l'Image animée

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