Portrait d'Élise Lucet sur le plateau d'Envoyé spécial

Envoyé spécial

Magazine de la rédaction - Inédit - Jeudi 9 novembre 2017 à 20.55

À la rédaction d’Envoyé spécial, quatre personnes : Élise Lucet, rédactrice en chef et présentatrice du magazine, Séverine Lebrun, Sébastien Vibert et Elsa Margout, tous les trois rédacteurs en chef. Elsa Margout a accepté d’être le porte-parole de l’équipe pour cet entretien.

Vous êtes quatre à la rédaction en chef d'Envoyé Spécial. Comment vous répartissez-vous la tâche ?
Nous travaillons en synergie constante. Nous échangeons toutes nos informations, y compris avec l’équipe constituée de quatorze journalistes. Chacun peut argumenter, et nous sommes toujours au moins deux pour visionner les sujets. Élise Lucet est très attachée à ce mode de fonctionnement en équipe. Elle participe aux conférences de rédaction, s’implique dans le choix des sujets et suit leur élaboration ; elle voit tous les reportages et demande parfois des modifications. Nous sommes tous très liés à l’émission, nous étions journalistes dans cette rédaction depuis de longues années. Nous portons son ADN en nous.

Pouvez-vous nous rappeler de quoi est constitué cet ADN ?
Depuis vingt-sept ans, Envoyé spécial est avant tout un magazine d’information qui s'exprime au travers de grandes enquêtes, de grands reportages, parfois de portraits ou d’interviews. Nous nous inscrivons dans la continuité de nos prédécesseurs. Nous ne nous interdisons rien, ni dans la forme ni dans le choix des sujets. Et surtout, nous n’édulcorons pas la réalité, mais nous faisons attention à la manière de la présenter. Par exemple, pour les Rohingyas, très peu d’émissions vont consacrer trente-cinq minutes à cette épuration ethnique. Pourtant, il me paraît important d’en parler et c’est la vocation d’Envoyé spécial de le faire.

À l’ère des réseaux sociaux, nous sommes submergés d'informations tous azimuts. Quelle est la responsabilité d'Envoyé spécial ?
Avant tout, je trouve très enthousiasmant cet appétit du public pour l’information. Ensuite, bien entendu, nous avons une grande responsabilité car nous sommes au service de ce public. Nous nous devons de lui apporter un décryptage de cette masse d’informations, des précisions, des points complémentaires. Nous devons toujours rester à la hauteur des attentes des téléspectateurs et de l’image qu’ils ont d’Envoyé spécial.

L’an dernier, année d’élection présidentielle, la programmation était plus irrégulière. Aujourd’hui, il est revenu à deux heures, trois fois par mois. Comment allez-vous équilibrer le sommaire ?
L’émission est plus courte, mais nous ne nous interdisons rien. Certains sujets nécessitent une durée de cinquante-deux minutes, comme c’est le cas pour l’affaire Boulin, les conséquences de la monoculture des avocats au Mexique ou l’artiste JR à Montfermeil. Nous ne les amputons pas pour autant. Généralement, nous proposons trois reportages. Nous avons systématisé une interview enregistrée ou en plateau menée par Élise Lucet. Elle vient en complément d’un reportage ou, pourquoi pas, en sera totalement déconnectée, comme un sujet en soi.

Quelles évolutions prévoyez-vous ?
Des évolutions dans la forme sont déjà menées depuis plusieurs saisons. Le nouveau matériel, dont les caméras à grands capteurs, l’utilisation de drones et de graphismes, permet d'offrir des images de très haute qualité et de filmer différemment. Nous accompagnons ces évolutions, parfois nous les précédons.

Propos recueillis par Diane Ermel

Au sommaire :

TGV, la catastrophe oubliée 
Une enquête de Marion Leclercq, Paul Gasnier et Arnaud Bouju (Bangumi).
Le 14 novembre 2015, près d'Eckwersheim, (Bas-Rhin), un TGV d'essai teste la nouvelle ligne Paris-Strasbourg. À bord, des pilotes, des techniciens, mais aussi leurs proches, invités pour l'occasion. La rame s'engage à 243 km/h dans un virage serré, sur un pont. Trop vite. Le train percute le parapet en béton et bascule dix mètres plus bas, dans un champ et un canal. Bilan : 11 morts, 42 blessés. Pour la première fois de son histoire, le TGV tue. Pourquoi ce train allait-il aussi vite ? Pourquoi un freinage aussi tardif ? Pourquoi autant d'invités à bord d'un TGV d'essai ? Témoignages exceptionnels, images stupéfiantes des essais : enquête sur une catastrophe passée presque inaperçue au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.

Sexe, chantage et vidéo 
Une enquête de Tristan Waleckx, Guillaume Beaufils et Mikael Bozo.
Pour le FBI, la rumeur est crédible : le Kremlin détiendrait une vidéo de Donald Trump, en pleine orgie avec des prostituées russes ! Filmer en secret dans la chambre d'hôtel et diffuser les images (ou menacer de le faire) : ce moyen de chantage s'appelle le Kompromat. Cette technique inventée par le KGB, Vladimir Poutine l'utilise pour faire taire opposants politiques, diplomates, journalistes. Comme la militante Natalia Pelevina : ses ébats avec un ancien premier ministre russe ont été diffusés à la télévision ! Sa carrière politique et celle de son amant ont été brisées. Il y a aussi les appâts, comme Moomoo. Cette jeune femme a charmé et compromis une dizaine de personnalités d'opposition. Travaillait-elle pour les services secrets russes ? Pourquoi a-t-elle quitté le pays et changé d'identité ? Aujourd'hui, le Kompromat peut piéger n'importe qui : c'est le cauchemar de Yoann Barbereau, Français expatrié en Sibérie. Ses photos personnelles ont été truquées pour l'accuser de pédophilie. Il fuit les services secrets russes lancés à ses trousses.

L'Odyssée de l'espoir
Un reportage d' Hélène Eckmann et Marie Drouet (CAPA).
Ludovic, 34 ans, est officier de marine ; Juliette, 30 ans, sage-femme ; Elisabeth, 55 ans, infirmière. Cet été, au lieu de partir en vacances, ils ont préféré embarquer à bord de l'Aquarius. Ce bateau, affrété par l'ONG SOS Méditerranée, tente de sauver les migrants perdus au large des côtes libyennes. Bénévoles, c'est leur première mission en mer. Ils sont les premiers visages, les premiers sourires, les premières mains, que les naufragés trouvent en montant à bord. Et pendant six semaines, ils vont découvrir la violence, l'exil, la souffrance, mais aussi l'espoir et la joie immense des naufragés sauvés.

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