LE ZEBRE

Le Zèbre, médiateur pour causes désespérées !

Fiction - Inédit - Mercredi 9 août 2017 à 20.55

Un « zèbre », c’est ainsi qu’on désigne une personne « à haut potentiel », autrement dit un surdoué. Et, à n’en pas douter, Romain Breton est un drôle de zèbre : médiateur judiciaire, il use de tout son « haut potentiel » pour résoudre des conflits familiaux et… gérer sa propre crise conjugale. Une comédie enjouée menée par Éric Berger (Tanguy), acteur surdoué s’il en est.

Abstraction faite de ses rayures noires et de son caractère indomptable, un zèbre n’est jamais qu’un cheval. Oui, mais un cheval pas comme les autres. Raison pour laquelle, selon la terminologie popularisée par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin(*), le zèbre désigne aussi ces hommes et femmes « pas comme les autres » : les surdoués. Et s’il y a bien quelqu’un qui n’est pas comme les autres, c’est Romain Breton, le héros du Zèbre. D’abord parce qu’il exerce un métier pour le moins original : médiateur judiciaire, soit une sorte d’avocat qui œuvre simultanément auprès des deux partis en conflit pour qu’ils parviennent à un compromis. Mais surtout parce qu’il a une façon bien à lui d’interagir avec les autres. Empathique, il n’hésite pourtant pas, au détour d’une phrase, à dire ses quatre vérités à son interlocuteur. Surdiplômé et hautement cultivé, il apparaît pourtant comme quelqu’un de timide et peu sûr de lui. Maladivement distrait, il se souvient pourtant d’absolument tout – y compris les détails les plus insignifiants. C’est que, à 40 ans passés, Romain Breton découvre qu’il est un zèbre, un surdoué. Perfectionniste, persévérant, doué d’une curiosité exceptionnelle, altruiste, d’une logique implacable et mû par un sens inné de la justice : toutes les qualités qu’il met quotidiennement au service de son métier correspondent en fait aux caractéristiques des individus à « haut potentiel ». Niant d’abord l’évidence, Romain puise rapidement dans cette révélation tardive une énergie et une confiance nouvelles qui l’aident à remettre de l’ordre dans sa vie. Car, s’il est spécialiste des conflits familiaux, il a aussi fort à faire, à titre personnel, pour gérer une crise conjugale de grande ampleur.

Drôle de zèbre
Écrit par Laurent Burtin (La Source) et réalisé par Frédéric Berthe (Leibowitz contre Leibowitz), Le Zèbre parvient à trouver le ton juste, oscillant entre la légèreté de la comédie familiale et le réalisme de l’étude psychologique, pour évoquer un sujet mal connu. Parce qu’ils ont un QI plus élevé que la moyenne, les surdoués sont souvent considérés, ou catalogués, comme supérieurement intelligents – avec tous les clichés que cela suppose. Ils ne sont pourtant pas plus intelligents que les autres mais simplement « différemment intelligents ». Et, au creux de cette différence, se nichent parfois des souffrances – repli sur soi, manque de confiance, hypersensibilité, angoisse – qu’un diagnostic permet de soulager et que ce téléfilm souligne avec subtilité et drôlerie : à la découverte de son « haut potentiel », la vie de Romain Breton bascule – ou plutôt se stabilise enfin. À l’écran, usant avec malice de son physique de premier de la classe, Éric Berger incarne ce drôle de zèbre à la perfection. Aussi à l’aise au cinéma, à la télévision qu’au théâtre, le comédien, révélé en 2001 dans Tanguy, porte le film de bout en bout avec un plaisir communicatif. Un acteur surdoué, s’il en est.

Cyrille Latour

(*) Jeanne Siaud-Facchin, auteur de L’Enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir (Odile Jacob, 2002) et Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué (Odile Jacob, 2008)

Réalisé par Frédéric Berthe
Scénario de Laurent Burtin
Produit par Kwaï - Thomas Bourguignon et Stéphanie Carrère
Avec la participation de France Télévisions
Avec Éric Berger, Dorylia Calmel, Lilou Fogli, Dominique Lavanant, Lou Gala, Marius Blivet, Aurélien Wiik et Lola Dewaere

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