LA MARI DE LA REINE
Soirée continue

Élisabeth II, la révolution d’une reine

Suivi de « Le mari de la reine »
Documentaire - Rediffusion - Mercredi 30 août à partir de 20.55

Retour sur l'étonnante trajectoire de celle qui détient le record de longévité sur le trône d'Angleterre et de son époux, le prince Philip qui, à 96 ans, vient de faire ses adieux à la vie publique, le 2 août dernier ! 

Élisabeth II, une souveraine populaire qui a failli perdre pied dans les années 1990 — notamment lors de la disparition tragique de la princesse Diana, le 31 août 1997 —, et qui, épaulée par son époux, le prince Philip, a su se réinventer pour reconquérir le cœur de ses sujets.

 

 

Élisabeth II, la révolution d'une reine

90 min

Réalisé par Pierre Hurel

Produit par Elephant Doc, avec la participation de France 3

 

Le Mari de la reine

52 min

Réalisé par Fx Goby et Anaïs Feuillette

Texte écrit par Gérard Miller

Coproduit par Deux cafés l’addition et AB productions, avec la participation de France 3

© Getty ImagesSoixante-cinq ans, c'est le plus long règne de l'histoire britannique, dont le record était détenu jusqu’ici par la trisaïeule d'Élisabeth, la reine Victoria (soixante-trois ans). Six décennies faites de succès, d’heureux événements, d’épreuves et de doutes, durant lequel Élisabeth II a failli perdre pied, à la fin des années 1990, empêtrée dans la crise du couple de son fils Charles, la pression populaire contre ses privilèges royaux, la mort brutale de Diana, mais également dans sa foi en des traditions surannées…

 

© Getty Images

 

En retraçant sa trajectoire de reine, Pierre Hurel décrypte le virage radical — et contre-nature pour elle — de comportement qu’a dû opérer Elisabeth II, à l’aube du changement de siècle, pour demeurer la souveraine populaire qu’elle a toujours été. Et devenir un monarque de son temps, en phase avec son époque.

 

La politique de l’autruche

« Surtout ne rien dire, ne rien changer. » Face à l’adversité, l’adage inculqué par son père, le roi George VI, et savamment entretenu par sa mère, Queen Mum, ne quitte jamais Élisabeth II. De son couronnement, en 1953, jusqu’au début des années 1990, la reine prend soin de cultiver son sens du devoir, de la royale réserve, de la retenue de ses émotions. Outre ses tenues colorées et ses chapeaux assortis, la reine se doit d’être transparente, intouchable. Mais les temps changent, la société évolue, le peuple gronde.

 

Les feux aux poudres

À partir de 1991, les privilèges de la reine commencent à devenir incongrus, voire obscènes, pour des millions de contribuables britanniques qui ont du mal à joindre les deux bouts. La presse anglaise rompt le tabou sur la délicate question de l’exemption d’impôts de la famille royale. Un privilège qui court depuis 1910 et a fait de la monarchie britannique l’une des plus grandes fortunes du monde. En parallèle, un autre désordre vient ternir l’image de la Couronne. Le couple de Charles, le prince héritier, et de sa femme, Diana, bat sérieusement de l’aile et n’est plus qu’une vaste hypocrisie. En 1992, la liaison de Charles avec Camilla Parker Bowles est même rendue publique par Lady Di elle-même dans un livre-confession. L’incendie du château de Windsor, quelques mois plus tard, va finir de cristalliser la colère des Anglais. Le bâtiment n’étant pas assuré, la facture de 60 millions de livres (80 millions d’euros) incomberait à l’État, donc aux contribuables. Pour le peuple, la coupe royale est pleine !

 

Montrer la femme derrière la reine

En acceptant de payer des impôts à partir de 1993, Élisabeth II fend l’armure de la reine intouchable pour la première fois. Elle n’est pas au bout de ses peines. Le divorce de Charles et Diana, prononcé en 1996, puis surtout la mort accidentelle de la princesse, en août 1997, et le ressentiment populaire qui s’ensuit face au silence royal, vont l’obliger à rompre sa réserve. Devant l’onde de choc de la disparition de Lady Di, Élisabeth prend enfin conscience que les règles de communication ont changé, qu’en cette fin de siècle tout est affaire d’image et d’émotion. Mesurant l’impact du style de la défunte princesse des cœurs, qui avait su, elle, briser la glace avec les Britanniques, la souveraine met alors tout en œuvre pour tourner la page, et devenir la grand-mère de la nation. Bains de foule, visites-shopping, organisation d’un jubilé moderne et résolument rock’n roll, sans oublier sa participation remarquée au clip d’ouverture des J.O. de Londres, en 2012, aux côtés de James Bond, alias Daniel Craig… Élisabeth II montre qu’elle a fait preuve d’écoute, de remise en question, mais aussi de dignité et d’humour. En partant à la reconquête du cœur de ses sujets, la reine a su mener à bien sa révolution personnelle.

 

Sylvie Tournier

LA MARI DE LA REINE

Deux pas derrière sa femme... Toute sa vie, le prince Philip, duc d’Édimbourg, marcha dans l’ombre de son épouse, la reine Élisabeth II. Question de protocole mais aussi empreinte d’une rancœur non dissimulée de la part du prince consort. Aujourd’hui, soixante-dix ans après son mariage, et à 96 ans, il tire sa révérence pour une retraite plus que méritée. 

Écrit par Gérard Miller, ce film réalisé par Anaïs Feuillette et Fx Goby retrace le parcours de celui qui, le 22 novembre 1947, épousa la célibataire la plus convoitée de la planète et, par la force des choses, dû entrer en discrétion et brider sa nature extravertie et son franc-parler.

Né à Corfou, en 1921, Philip est le petit-fils du roi Georges Ier de Grèce. Pour autant, sa petite enfance et son adolescence n’ont rien d’un conte de fées princier. Ses parents sont désargentés et poursuivis par le sort. Alors que la monarchie grecque est renversée par un putsch militaire, le père de Philip est accusé de trahison, traduit en cour martiale et frôle l’exécution. S’ensuit alors une période d’exil durant laquelle Philip sera bringuebalé à travers l’Europe, au gré des amis de sa famille qui acceptent de les accueillir. Délaissé par son père, Philip ne peut pas non plus compter sur sa mère qui se voit bientôt internée après un diagnostic de schizophrénie. Quant à ses sœurs, elles sont parties en Allemagne convoler avec des princes, proches d’Hitler. Le jeune Philip est isolé, presque orphelin, il trouvera son salut en croisant la route de son oncle, son nouveau tuteur, le fantasque lord Mountbatten, officier royal et commandant de destroyer, dont il prendra par la suite le nom de famille. Dès lors, sa vie bascule...

Une rencontre décisive

Il rejoint la Royal Navy et s’y distingue. Son mentor Mountbatten, fasciné par les aptitudes, le franc-parler, l’humour féroce et la beauté séductrice de son protégé, se met alors à imaginer un incroyable scénario : aider le destin à unir Philip et la princesse héritière de la Couronne, afin de renforcer ses positions au sein de la dynastie régnante. Un pari déjà bien engagé puisque Élisabeth et Philip sont des cousins éloignés et se sont croisés à plusieurs reprises. Mais la vraie rencontre, celle qui scellera leurs destins, aura lieu, en 1939, lorsque Élisabeth accompagne son père, le roi George VI, au Royal Naval College Dartmouth. C’est évidemment à Philip que Lord Mountbatten confie le rôle de guide pour cette visite royale…

Grandeur et désillusions

Entre 1939 et 1945, Philip s’illustre en incontestable héros de guerre. Il est ensuite l’homme le plus envié du royaume en épousant la princesse héritière, en 1947. La parenthèse enchantée ne dure que cinq années durant laquelle Philip navigue entre joie maritale, routine militaire et visites officielles. Avec la mort soudaine du roi, en 1952, puis le sacre royal de sa femme, Philip voit sa carrière à la Navy et, surtout, sa liberté de parole et d’action, s’écrouler… La première humiliation viendra du patronyme de ses enfants qu’on lui refuse. Il prononcera alors ses mots : « Que suis-je ? Une amibe ? Je suis le seul homme du pays qui ne peut pas donner son nom à ses enfants… ».

 

 

S.T

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