Shades of Blue - Saison 1

Chanteuse, danseuse, chorégraphe, actrice de cinéma, il manquait à J. LO une corde à son arc : actrice de série ! C’est chose faite depuis 2016 avec Shades of Blue qui raconte le quotidien de la brigade 64 dans un commissariat new-yorkais. L'équipe, constituée de trois duos de flics menés d’une main de fer dans un gant de velours par Matt Wozniak (Ray Liotta), cache bien des secrets, et des secrets peu reluisants : afin de s'assurer une tranquillité dans leurs environs, les ripoux ont créé un trafic de pots-de-vin avec certains commerces. Tout allait bien dans le petit train-train pépère mais néanmoins dangereux de leurs combines jusqu'au jour où un agent du FBI, se faisant passer pour un commerçant, prend en flagrant délit de racket Harlee Santos (Jennifer Lopez), venue négocier les paiements à la demande de Wozniak, son mentor. En échange de son immunité, et seule alternative pour éviter la prison et la séparation avec sa fille de 15 ans, la flic est sommée de coopérer avec le FBI en apportant les preuves de corruption de la brigade et de Wozniak. S’instaure alors un « jeu » malsain du chat et de la souris entre Santos, Wozniak et Stahl, l'agent superviseur du FBI : Santos, déchirée entre son devoir de mère et son rôle de flic, sait que Wozniak ne sera pas le seul à être coffré ; Wozniak se met à soupçonner tout le monde après avoir appris par un coup de fil anonyme qu’une taupe se cachait dans son équipe ; Stahl, qui sort d’une affaire particulièrement éprouvante, doit mener à bien son opération s’il ne veut pas tomber en disgrâce. Chacun est à fleur de peau, sur le qui-vive, mais ne doit en aucun cas flancher s’il veut s’en sortir vivant…

Dans Shades of Blue, les personnages ont une vision bien particulière de leur job : s'ils touchent des pots-de-vin ou laissent des trafics prospérer, c'est avant tout pour protéger leurs concitoyens. Ce paradoxe, Harlee tente bien de l'expliquer à Stahl, mais ce dernier ne partage cette conception du métier de flic. Pour lui, la fin ne justifie pas les moyens... Finalement, Shades of Blue, ce sont toutes ces nuances qui composent la personnalité des policiers, entre les jeunes recrues qui débutent avec leurs idéaux, les plus aguerris qui les ont laissés au placard ou ceux qui les cultivent et ceux qui oscillent entre les deux...
Ce sont ces flics new-yorkais de la brigade 64 qui, malgré leurs activités contraires à l’éthique de la police, n’en restent pas moins au service de la population. Comme l'illustre cette scène où Wozniak ordonne à un trafiquant de drogue de se tenir loin des écoles s’il ne veut pas voir la police interférer dans ses affaires de deal.
Mais la frontière est ténue et, à force de considérer ses petits trafics comme légitimes, Harlee Santos, à l'instar de ses coéquipiers et son boss, a pris le goût de l'argent facile... Et dans sa frénésie d’amasser encore plus d’argent, pour assurer les frais de scolarité et le coût de la voiture de sa fille entre autres, la flic en oublie qu'elle est aussi crapule que ceux qu’elle pourchasse à longueur de journée. Une jolie crapule certes, mais une crapule quand même. Dans ce rôle ambigu, Jennifer Lopez casse son image proprette et glamour en incarnant une flic qui se salit les mains et tait sa conscience pour échapper à la prison.

Mona Guerre