La rafle oubliée

Antoine Mignemi, Rose-Marie Commentale, Suzanne Fritz et Jean-Baptiste Giribaldi étaient enfants quand, dans la nuit du 24 janvier 1943, les gendarmes sont venus frapper aux portes de leurs maisons dans le quartier Saint-Jean.

Berceau historique de la ville, vieux de 2600 ans, Saint-Jean était alors un quartier populaire, peuplé de migrants du pourtour méditerranéen.

Le 24 janvier, sur décision des plus hautes autorités nazies et vichystes, il est vidé de ses 20 000 habitants par la police française, la gendarmerie et l’armée allemande. 12 000 d’entre eux sont déplacés vers un camp de rétention à Fréjus et 800 déportés en Allemagne, dont 200 juifs qui sont emmenés vers le camp de la mort de Sobibor.

Tout le quartier est dynamité, totalement rasé par les Allemands en 15 jours.  Le cœur de Marseille, deuxième ville de France, est rayé de la carte et effacé de la mémoire de ses habitants. 

En 2019, à l’issue d’une longue enquête, l’avocat marseillais Pascal Luongo et les rescapés obtiennent la reconnaissance de la rafle du quartier Saint-Jean en tant que Crime contre l’humanité, par le Tribunal Judiciaire de Paris.

Le film les suit dans leur engagement pour la reconnaissance officielle des faits. Sur ce chemin, ressurgit leur souvenir du quartier, que la nuit du 24 janvier 1943 n’est pas parvenue à effacer. Le silence se brise et le récit de leurs existences se construit 80 ans après les faits, à l’heure des bilans d’une vie.

"La rafle oubliée", c'est aussi une web série de 7 épisodes à découvrir à partir du 24 janvier sur france.tv

Photo du bandeau : Vue du Vieux-Port après la destruction du quartier Saint-Jean, entièrement rasé © IGN - Institut Géographique National