Meurtres en Pays cathare

A Narbonne à la fin du 11^ème siècle, les exactions de l'Inquisition provoquent une véritable guerrilla urbaine.

Elle oppose les citoyens de la ville aux pouvoirs religieux et temporels, incarnés respectivement par l’archevêque et le vicomte. Les premiers résident dans le Bourg sur la rive droite de l'Aude ; les seconds dans la Cité autour de la cathédrale, sur la rive gauche du fleuve.

Les habitants du Bourg, regroupés en confrérie, sont fiers de leur autonomie : à l'époque, l’instruction et le jugement de tous les délits se fait en présence d’un jury de citoyens, consulté sur la culpabilité des prévenus et la peine à leur appliquer. Aussi les habitants du Bourg voient-ils d'un très mauvais oeil la campagne d'Inquisition lancée en 1233 par le prieur du couvent des Prêcheurs, le Dominicain Ferrier, avec l'appui de l’archevêque.

Au printemps de 1234, ils vont donc s’opposer à l’arrestation de l’un des leurs. C'est le début d'une véritable guerre qui oppose la Cité et le Bourg. Ce dernier fait appel à des chevaliers cathares "hérétiques", commandés par Olivier de Termes. Vers la fin de 1235, le couvent des Prêcheurs est saccagé de fond en comble.

Au grand dam de l'archevêque, le roi, suzerain de Narbonne, dépêche son sénéchal à Narbonne pour y rétablir la paix entre Bourg et Cité, en avril 1236. On n’entendra plus parler d’hérétiques à Narbonne pendant les six prochaines années...